Livin' la vida loca ▬ Cristina (Argentine - UC)

Argentine, 9 juillet, jour de fête au pays. Quelque part dans un hôpital d’une des villes en folie, une inconnue donne naissance à une petite fille au teint hâlée, une masse de cheveux sombre s’étalant sur le crâne de celle qui, quelques secondes après être venue au monde, s’efforce déjà de montrer les capacités de ses petits poumons. Mais ce n’est pas sur le sein de la femme en sueur de l’effort accompli que la petite demoiselle sera déposée, mais sagement dans un berceau dans l’attente de ceux ayant décidé d’adopter.
C’est ainsi que quelques années plus tard, la désormais nommée Cristina Esperenza, se retrouvait à rire aux éclats dans les bras de papi sous le regard attendri de papá, assis plus loin. Installée à Rosario avec les deux hommes de sa vie, la demoiselle grandissait comme une plante au soleil, peau olive et cheveux bruns. Rapidement, très rapidement, la musique a attiré la petite comme un aimant. Un innombrables nombre de vidéo d’une petite argentine, tenant à peine sur ses jambes, en train de se dandiner en rythme traînent d’ailleurs dans les archives de la famille. Alors quand elle manifesta le désir d’apprendre à danser, ses pères ne furent que trop heureux d’obtempérer.
C’est par le ballet que Tina fit son entrée dans le monde de la danse. Incapable de se décider sur ce qu’elle voulait apprendre d’elle-même, papá la dirigea vers la danse classique. Après tout, elle pourra bien se servir des bases qu’elle y apprendrait si elle voulait changer plus tard.
Ce qui fut le cas.
A vrai dire, Cristina, en casse-pied qu’elle sait être, passa par toutes les danses qu’elle pût, changeant à peu près autant qu’une girouette dans ses premières années. Squattant les ateliers des autres cours, papillonnant des cils auprès des professeurs de danses chez qui elle n’était pas inscrite pour recevoir conseil et apprentissage. Peut-être qu’au fond, la seule pratique à laquelle la jeune femme resta fidèle est le tango. Danse parmi les danses – si vous lui demandez son avis personnel en tout cas – c’est en observant les danseurs de rue que la petite latina en est tombée amoureuse. Et tout en continuant de s’intéresser aux autres types de danse, elle s’est ainsi investie dans le tango. Au point d’en délaisser le reste : qu’importent les devoirs quand on a un concours à préparer ? Qu’importent les cours quand on doit s’entraîner ? Ce n’est pas que la jeune fille n’ait pas été douée en cours, mais ses priorités étaient ailleurs et – si bonne élève puisse-t-elle être quand elle s’en donne la peine, quand un choix devait être fait, c’était rarement en faveur de l’école.
C’est finalement la découverte du Da Vinci college qui ramena plus ou moins la jeune femme vers le chemin de l’école. Oh, certes les écoles sportives sont présentes dans plusieurs pays du monde, mais une école avec une telle renommée en revanche … Si l’école pouvait lui permettre d’apprendre la danse plutôt que de se mettre sur son chemin, Cristina était prête à faire un effort. Même si cet effort signifiait se mettre à travailler l’anglais … Hispanophone, il avait été déjà comique de lui apprendre l’italien, mais l’anglais … Il n’y a guère que la motivation d’obtenir son diplôme dans ce cadre rêvé qui poussa la jeune argentine à s’investir dans l’apprentissage de la langue.
Alors quand la lettre arriva pour lui signifier que ses efforts avait payé, autant dire qu’elle en fut plus que soulagée.
C’est désormais dans vos oreilles que l’argentine vient piailler, avec tout son amour, depuis les 3 ans qu’elle traîne ici. Ne la remerciez pas, elle sait que vous aimez ça ~ ♥