Seyður, seyður, seyður, seyður... Gnn seyður ! {Finish}

Sára naquit dans la ville d'Odense au Danemark lors d'un beau jour d'été, chaleureux et ensoleillé. Sa mère était native de l'archipel féroïen, tandis que son père était un Danois pur et dur que la blondinette n'avait jamais vraiment connu. Installée sur le continent, la petite famille semblait couler des jours routiniers. La mère s'était séparée de sa vie d'éleveuse et s'était éloignée de sa famille pour le confort de son mari. Elle pensait que ses nerfs tiendraient, mais il en fut autrement.

A peine âgée de trois ans, Sára assistait à des conflits parentaux violents et virulents. Lorsque l’abcès fut enfin crevé, la Féroïenne repartit avec sa seule enfant vers l'archipel, laissant son compagnon derrière elle. Étonnamment, le père n'objecta pas ce départ précipité tout comme la garde de Sára. Elle ressemblait trop à sa maman et son travail primait désormais sur tout le reste. Depuis leur départ, la jeune fille n'eut que de rares nouvelles du paternel. Il ne s'embêtait pas à écrire plus qu'un simple Joyeux Anniversaire ou une bonne année.

Sára passa alors la majeure partie de son enfance sur l'île de Mykines, réputée pour ses paysages atypiques, ses prés verts et sa faune volante. Il y avait beaucoup d'oiseaux de diverses races, mais les macareux restaient prédominants - peut-être pas aussi prédominants que les moutons, bien que ceux-ci ne volent pas. Petite, elle s'amusait avec des camarades de classe à les courser et à les faire s'envoler.

L'occupation en dehors des cours ne manquait pas. La mère avait récupéré le troupeau de moutons et de brebis des grands-parents de Sára - ces derniers ayant quitté l'île pour des raisons médicales. L'élevage demandait beaucoup de temps et de travail. Volontaire, la fillette n'hésitait pas à mettre la main à la pâte pour aider sa mère. En plus de tondre et nourrir les bêtes, Sára apprit à concevoir de la laine, à l'apprécier et surtout, à l'utiliser. Dès sa première création, la blondinette se découvrit une nouvelle passion : la couture.

Après avoir fabriqué son premier bandeau en laine fine à la main, Sára tomba littéralement amoureuse de la machine à coudre et des aiguilles. Sa maladresse voulut qu'elle s'ouvre les doigts plus d'une fois, mais plus rien ne l'arrêtait. Du balais les carrières de vétérinaires et d'astronaute, Sára voulait devenir une couturière. La télévision l'inspira beaucoup, notamment lors de la diffusion de films fantastiques qu'elle avait parfois le temps de visionner. Je veux pouvoir faire les mêmes et les porter ! Sára commença alors par quelques ébauches peu satisfaisantes avant de parvenir à des résultats remarquable à son entrée dans un Gymnasium de Copenhage. Sa mère l'encourageait à poursuivre ses études dans ce domaine, malgré les places prisées dans cette branche de métier. Les spécialités d'art pouvant valoriser ses études se trouvant sur le continent, Sára dû se séparer de sa tendre maman pour un pensionnat dans la capitale danoise. Elle ne revenait la voir qu'aux périodes de vacances scolaires - les week-ends restant trop courts pour ce genre de trajet coûteux.

Les trois années d'études - équivalant aux années de lycée - se déroulèrent sans réel accro. La fillette n'avait jamais eu de gros problèmes en matière de communication et de relation. A vrai dire, sa cyclothymie n'était pas aussi avancée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Ses variations d'humeur n'étaient ainsi pas autant prononcées et visibles ce qui facilitait le contact social. Elle empocha son diplôme, sans réelle distinction... En tout cas, inscrit de manière manuscrite. Sa professeur d'art avait remarqué ses talents de dessinatrice, son imagination, mais surtout ses mains de fée. Elle orienta son élève vers une formation de costumier de spectacle et cinéma, cotée, en Italie.

Malheureusement, cette formation était très chère. Ne pouvant compter uniquement sur la bourse d'études ou éventuellement celle de l'Erasmus, Sára préféra consacrer une année de travail pour amasser assez d'argent et se former. Elle ne souhaitait pas ruiner sa mère avec ses projets scolaires. S'en suivirent alors neuf mois de collocation et de petits jobs. Caissière, vendeuse, récolte... Sára prenait toujours ce qui pouvait lui tomber entre ses mains - bien que son envie de nouveauté se faisait toujours plus imposante et gênante, elle avait du mal à garder un emploi fixe par lassitude. Fort heureusement, elle entretenait en parallèle sa passion pour la couture grâce à des demandes de cosplay - un ami lui avait confectionné un petit site internet en guise de portfolio et la présence régulière de Sára et de ses créations sur la toile ne faisaient qu'accroître sa notoriété.

Enfin... Après ces quelques temps instables, la jeune femme maintenant âgée de 20 ans allait pouvoir poursuivre ses études dans le domaine du stylisme. Posant sa candidature, elle fut la plus heureuse du monde lorsqu'elle apprit son admission.

L'Italie, un pays méditerranéen, berceau de la Renaissance... Sára était curieuse de sa nouvelle aventure et se demandait si elle allait survivre dans un pays bien plus chaud que le sien - une vingtaine de degrés de différence, ce n'est pas rien ! Par conséquent, Sára ne retourne aux Îles Féroé qu'une fois par an, lors de l'anniversaire de sa précieuse maman.